Publié dans LinkedIn, stratégie

Qu’est-ce qui fait le succès d’un groupe LinkedIn ?

Vous êtes administrateur, voire propriétaire d’un groupe LinkedIn, ou encore vous songez à le devenir? Voici quelques leçons que j’ai apprises au cours de mon expérience à titre de propriétaire et d’administrateur de différents groupes, et qui pourraient vous aider à avoir du succès avec votre groupe.

Avant d’aller plus loin, je me dois de préciser que les groupes LinkedIn peuvent avoir plusieurs fonctions. Ainsi, ce que l’on appelle « le succès » peut dépendre de bien des facteurs liés à ces fonctions.

En voici quelques unes, qui ne sont pas mutuellement exclusives :

  • regrouper des gens sous une identité propre : par exemple, une même association, une même région, une même école, une même profession ou un même évènement – les gens affichent aussi fièrement ces identités sur leur profil;
  • favoriser les échanges et les partages d’information sur des sujets d’intérêts communs : les gens s’expriment sur un sujet, posent des questions, donnent leur point de vue, et même leurs conseils à ceux qui en cherchent, etc.;
  • faciliter la communication à l’intérieur d’un groupe spécifique de personnes : souvent privé, voire non répertorié, il peut servir d’outil de communication interne, pour diminuer la quantité de courriels échangés à l’intérieur d’une même organisation.

Pour ma part, j’administre plusieurs groupes qui répondent à l’une ou l’autre de ces fonctions.

Par exemple, j’utilise un groupe LinkedIn privé pour communiquer avec les membres de mon club d’affaires. Le succès de ce groupe est de rendre la communication plus efficace entre les membres de mon club. En effet, les discussions sont beaucoup plus faciles à suivre que lorsque nous nous envoyons une suite innombrable de courriels.

Du côté des groupes dont la fonction est identitaire, j’administre le groupe Abitibi-Témiscamingue, un sous-groupe qui appartient à la famille Linked Québec, la plus importante communauté LinkedIn du monde francophone. Parlant de grandeur, c’est aussi sur ce facteur (de taille) que se mesure pour moi le succès de ce groupe basé sur l’identité régionale. Et je ne suis pas peu fier de dire qu’en termes de popularité, ce groupe est passé de la 15e à la 6e position des groupes régionaux, et le nombre de membres s’est accru de 8 fois depuis que je suis devenu modérateur, en février 2012. Pour moi, le succès de ce groupe, c’est la quantité de gens que je permets de rassembler.

Les autres que j’administre sont des groupes thématiques, qui ont surtout comme fonction de favoriser les échanges. Les deux plus importants, Gestion stratégique de l’information (GSI) et Communications internes, communication dans les organisations ont respectivement quelques 600 et 300 membres d’un peu partout dans le monde. Bien que le nombre de membres soit indéniablement un facteur de succès, c’est la variété des origines géographiques et disciplinaires des membres qui font leur force. Le succès repose aussi sur la qualité et la pertinence des discussions amenée par cette diversité.

Les conseils que je vous donne aujourd’hui sont en lien avec ces deux derniers types de groupe.

Assurez la visibilité de votre groupe à l’externe

Vous voulez que votre groupe croisse? Assurez-vous qu’il soit connu et repérable par ceux qui n’y sont pas encore.

Utilisez les bons mots-clés

Une chose que je m’assure lorsque je créé un groupe, c’est inclure une description qui comprend des mots-clés significatifs. Ceci permet aux moteurs de recherche (surtout celui de LinkedIn, en fait) de le repérer facilement. Je choisis des mots-clés qui sont en lien avec la thématique de mes groupes, et qui ont la chance d’être utilisé par les gens qui font ces recherches.

Pour ce qui est du groupe Abitibi-Témiscamingue, puisque c’est un groupe identitaire, j’ai utilisé les mots-clés reliés aux villes et aux villages de la région, et à certaines institutions déjà existantes sur LinkedIn, par exemple, l’UQAT. Lorsque les gens font une recherche qui comprend le nom de leur municipalité ou de l’université, il trouvent le groupe. Ceci n’est pas à négliger! Selon un sondage effectué dans le groupe, 22% des adhérents ont trouvé le groupe dans le moteur de recherche de LinkedIn.

Pour ce qui est des groupes thématiques, notez qu’il est peu pertinent de répéter les mots qui sont déjà dans le titre, et même de trouver absolument tous les synonymes possibles d’un même concept. Cherchez plutôt les termes les plus populaires aujourd’hui, quitte à les changer par la suite.

Pour en savoir plus : comment rédiger un bon résumé pour vos groupes.

Créez un groupe ouvert

Si la fonction de votre groupe n’est pas de servir d’outil de communication interne, il vaut peut-être la peine d’ouvrir votre groupe, lorsque c’est possible (vous ne pouvez le faire pour les sous-groupes). Lorsqu’un groupe est ouvert, les discussions qui s’y trouvent sont visibles par tous les internautes, et il est possible de le trouver avec les moteurs de recherche les plus populaires.

Lorsque votre groupe n’est pas ouvert, c’est-à-dire privé, non seulement le contenu n’est pas visible à ceux qui ne sont pas membres, mais il n’est indexé que dans le moteur de recherche de LinkedIn (à moins d’avoir demandé à ce qu’il ne soit pas repérable du tout). Avoir un groupe ouvert permet d’accroître la visibilité de votre groupe.

Encouragez les invitations

Lorsque l’on souhaite faire croître un groupe, nous avons souvent le réflexe d’inviter nos contacts à se joindre. Or, vos membres aussi peuvent le faire, mais ils ne le savent pas toujours. Rappelez-leur qu’ils peuvent inviter des personnes de leur réseau à s’inscrire au groupe.  Ils peuvent aussi faire de la publicité pour votre groupe en publiant l’adresse du groupe dans leur fil d’actualité LinkedIn, voire dans d’autres médias sociaux.

Intéressez-vous à ce qui intéresse vos membres

Comment susciter l’intérêt des membres à participer à la discussion? Intéressez-vous à eux!

Visitez le profil de vos membres

Qui sont les personnes qui ont adhéré à votre groupe? En ce qui me concerne, je modère toutes les adhésions de mes groupes thématiques, de sorte que j’aie un aperçu de qui sont les personnes qui s’y joignent. Avant d’accepter une demande d’adhésion, je vérifie toujours à qui j’ai affaire, et j’en profite pour vérifier quelques informations sur cette personne : que fait-elle, d’où vient-elle, etc.?

Parfois, un détail pique ma curiosité, ce qui m’amène à consulter le profil de ce nouvel adhérant. J’ai parfois des candidatures surprenantes! Alors, je me demande : qu’est-ce qui a attiré cette personne dans mon groupe? Son nom? Les discussions qu’on y trouve? Autre chose? En apprendre davantage sur les membres existants peut vous permettre de remodeler votre stratégie pour trouver de nouveaux membres.

Apprenez-en plus sur leur comportement dans d’autres contextes

Sans que ça devienne de l’espionnage, si vous avez la chance de croiser des membres de votre groupe dans un autre groupe, ou encore dans votre fil d’actualité, vous saurez rapidement les personnes qui ont tendance à s’exprimer souvent, dans quel contexte et de quelle façon. En même temps, vous aurez sans doute la chance d’en apprendre plus sur ce qui intéresse ces personnes. Pourquoi ne pas lancer une discussion sur un sujet qui les intéresse dans votre groupe, si c’est pertinent pour les autres? Vous aurez plus de chance que votre discussion soit animée!

Sondez le terrain

LinkedIn offre la possibilité aux utilisateurs de groupes de lancer des sondages en guise de discussion. Pourquoi ne pas utiliser ce moyen pour connaître l’opinion des membres sur la direction que devrait prendre le groupe, ce qui leur plairait, etc.? L’avantage de cet outil est d’être complètement intégré à l’interface LinkedIn, et d’être très facile à répondre. Par contre, il est limité à une seule question à la fois, et à un maximum de 5 choix de réponse. De plus, il faut vous assurer que ceux-ci sont très courts.

Dans un prochain article, je parlerai sans doute de la conception d’un sondage plus élaboré. À suivre…

Diffusez de l’information pertinente et encourageante

Comment maintenir l’intérêt des membres dans le groupe? Tenez-les informés de ce qui se passe avec votre « communauté »!

Partagez les statistiques favorables

Dans mon groupe Abitibi-Témiscamingue, je me sers de la progression du groupe (en nombre de membres) comme sujet de discussion. Le fait de monter en popularité — de passer rapidement de la 15e à la 6e position des groupes de toutes les régions du Québec, avant les groupes d’autres régions plus populeuses — avouons que c’est très excitant, et je me fais un plaisir d’en informer les membres, en supposant qu’ils partageront aussi mon enthousiasme. Je reçois généralement de bons commentaires à cet effet, et le nombre de membres se maintient. Je fais le pari qu’en le faisant, je ravive leur sentiment d’appartenance, je maintiens leur intérêt à rester dans le groupe et les incite à inviter d’autres personnes à se joindre. Qu’en pensez-vous?

De plus, quand mes groupes ouverts atteignent 50, 100, 200, 250 membres, et ainsi de suite, je le communique à mes réseaux. Ceci me donne une belle excuse pour parler de mes groupes, et je crois que cette publicité attire des gens qui sont intéressés à s’y associer, ou du moins à rejoindre un grand nombre de personnes, signe de la viabilité et du potentiel d’un groupe.

Envoyez des annonces par courriel

Lorsque vous êtes administrateur d’un groupe, vous pouvez rejoindre tous vos membres directement par courriel. Il suffit de vous servir de la fonction « Envoyer une annonce » dans l’interface de gestion. LinkedIn vous autorise à l’utiliser une fois par semaine seulement. Personnellement, je m’assure que l’envoi de messages directement dans leur boîte de courriel soit vraiment pertinent. Sachez que lorsque vous le faites, ce message est automatiquement transformé en une discussion dans le groupe. Les gens ont ainsi la possibilité de répondre sous le message qui se trouve dans votre groupe.

Voici d’autres pistes qui mériteraient peut-être d’être élaborées, mais que laisserai en listes à puces pour le moment.

Participez à la discussion, et invitez les gens à y participer

  • Démarrez des discussions sur des sujets variés, en posant des questions qui sont susceptibles d’opposer différentes positions (rien de mieux qu’un débat pour animer un groupe);
  • Participez aux discussions lancées par des membres en encourageant d’autres membres à y participer, voire directement (message envoyé directement à la personne);
  • Relancez le débat, faites-vous l’avocat du diable, lancez des questions complémentaires dans le même fil de discussion, liez la discussion à une autre, etc.

Surveillez de près ce qui se passe dans votre groupe

  • Consultez les statistiques de LinkedIn pour en apprendre plus sur vos membres : origine géographique ou disciplinaire, expérience, etc.;
  • Mesurez l’impact de chaque intervention que vous faites : combien de commentaires générés, combien de « J’aime », combien de nouveaux membres, etc.; et vérifiez à quel moment (quels jours, quels mois, quelles heures, etc.) sont propices à la discussion.
  • Comparez votre groupe à d’autres groupes similaires et tentez de comprendre ce qui vous distingue des autres.

Bien que ce ne soit pas ma spécialité (comme ce le serait pour Kim Auclair, disons), animer des groupes sur la plateforme LinkedIn est devenu un réel plaisir pour moi. Pourquoi? Parce que ça me permet de mettre en pratique mon savoir-faire : assurer la diffusion de l’information et favoriser les échanges dans ces groupes, comme je pourrais le faire aux sein d’organisations.

Avez-vous d’autres expérience d’animation de groupes LinkedIn? Quels sont vos trucs?

Félix Arseneau

4 commentaires sur « Qu’est-ce qui fait le succès d’un groupe LinkedIn ? »

  1. Bonjour, j’ai découvert cet article (même ancien) assez par hasard car je souhaiterai justement animer le réseau des anciens de mon école d’ingénieur sur LinkedIn. J’aurais donc 2 questions :
    – avec les 3 ans passés depuis la rédaction de cette article, auriez-vous quelquechose à ajouter ?
    – connaissez-vous les fonctionnalités supplémentaires de linked qu’amènent un compte payant ? est-ce de votre point de vue un bon « investissement »? cela a t’il des conséquences postives (ou de nouvelles fonctionnalités) pour les groupes ?

    Merci d’avance pour votre réponse et… BONNE ANNEE !

    1. Bonjour Camille, et merci de votre commentaire et de votre intérêt pour cet article.
      En ce qui concerne les groupes, LinkedIn a modifié considérablement les règles depuis quelque temps, en défaveur d’à peu près tout le monde, je dirais. En tant qu’administrateur de groupe, nous avons beaucoup moins de contrôle sur ce qui se publie, puisque c’est LinkedIn qui filtre automatiquement les discussions. Très souvent, le système laisse passer beaucoup de contenu publicitaire, et parfois retire de bons contenus. Pour les usagers, c’est aussi moins intéressant, car il se retrouve un peu n’importe quoi dans les groupes. Pour limiter le gâchis, LinkedIn oblige désormais l’approbation des nouveaux membres, ce qui en soi est bien, sauf que la vérification des profils est moins facile qu’avant. Avant on pouvait passer le curseur sur le nom de la personne (sans avoir besoin de cliquer) et un résumé du profil apparaissait, dans une bulle; maintenant il faut absolument aller visiter le profil de la personne, ce qui rajoute inutilement du temps de modération. C’est très désolant, et ça m’a amené à délaisser les groupes, ou du moins, m’y attarder beaucoup moins. J’ai écrit un article sur LinkedIn pour dénoncer ces nouvelles mesures : Lettre ouverte à LinkedIn.

      1. Merci pour cette réponse complète et pour le lien vers votre « lettre ouverte à Linkedin ». Les difficultés que vous pouvez rencontrez avec le nouveau mode de management des accès dans les groupes ne me concernent en fait que très peu. En effet, je souhaite animer un groupe fermé, ou le seul « critère » pour en faire partie est d’avoir suivi un enseignement dans l’école dont j’administre le groupe. Le but est ici de créer une communauté de partage autour de thématiques diverses mais qui résonneront auprès de ces personnes. Ainsi, le fait de devoir « cliquer » sur leur profil est pour moi une bonne chose car cela me permet de connaitre plus en détail les personnes et les carrières des anciens élèves.
        Par contre, je suis un peu inquiète vis à vis de la remarque que vous faites : « en tant qu’administrateur de groupe, nous avons beaucoup moins de contrôle sur ce qui se publie, puisque c’est LinkedIn qui filtre automatiquement les discussions. » Ainsi, vous sous-entendez que tous les contenus publiés par les membres ne sont pas automatiquement publiés ? tout comme leurs réactions ?

        1. En fait, malgré ce que j’ai expliqué ici, et à la lumière de ce que vous me dites, j’ai confiance que votre groupe sera plutôt facile à gérer. C’est vrai que LinkedIn peut exclure certains contenus de manière automatique, qu’il place dans une section de « signalements », mais les filtres s’appliquent surtout au contenu à caractère abusif (lire : répétitif, donc indésirable, spam, etc.). Il arrive que des gens partagent le même contenu — qui peut s’apparenter à de la publicité — dans plusieurs groupes. Je suppose que LinkedIn en déduit que ce sont des messages abusifs. Vous aurez toujours l’option d’aller annuler une « modération » erronée, pour le peu de fois où elles risquent d’avoir lieu. La plupart des discussions devraient être diffusées instantanément, selon le système actuel. Celui-ci vous avantage certainement pour les besoins que vous avez.

          Je vous souhaite bon succès dans l’administration de votre groupe, et vous invite à découvrir — et partager, si vous le trouvez pertinent — d’autres contenus sur ce blogue. Ceci contribue à faire connaître mon blogue sur d’autres sujets qui sont plus à jour dans mon expertise en gestion de l’information. Merci à l’avance!

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